The GOSPEL TRUTH
 CATHERINE BOOTH

 CHAPITRE PREMIER :

PRINCIPES POUR LES FRÉQUENTATIONS

 

QUI peut s'étonner que le mariage soit souvent un échec lorsque nous observons la façon ridicule où la 'parade nuptiale' est couramment exploitée ? Tout partenariat n'est-il pas voué à finir obligatoirement désastreusement qui ait été conclu d'une manière aussi aveugle et insensée?

Peut-être le plus grand mal de tous est-il la précipitation. Les jeunes gens ne se donnent pas le temps de connaître l'autre qu'un engagement est formé. Ils devraient prendre du temps et rendre les possibilités pour se familiariser avec chacun des autres caractères, disposition et particularités avant d'arriver à une décision. C'est le point capital. Ils ne devraient en aucun cas s'engager jusqu'à ce qu'ils soient pleinement assurés [satisfaits] dans leur esprit, sachant que s'ils ont un doute au préalable il augmente généralement par la suite. Je suis convaincu que c'est là où des milliers font naufrage et pleurent les conséquences toute leur vie.

Là encore, chaque 'cour' devrait être axée sur certains principes précis. Une fructueuse [féconde, fertile] cause d'erreur et de misère est que très peu ont une idée précise quant à ce qu'ils veulent dans un partenaire, et donc ils ne cherchent pas ces choses. Simplement, ils vont au sujet d'une façon désordonnée et sautent dans une alliance sur les premières impressions de simple sentiment naturel sans regarder aux lois qui régissent ces relations.

En premier lieu, chacune des parties doit être convaincu qu'il existe dans l'autre de telles qualités qui les rendraient amis s'ils étaient du même sexe. En d'autres termes il faudrait une convivialité et une compatibilité de tempérament. Et pourtant, combien cherchent après un simple gagne-pain, ou une femme de ménage, plutôt que pour un ami, un conseiller et un compagnon. Les mariages malheureux sont généralement les conséquences d'une trop grande disparité d'esprit, d'âge, de tempérament, de formation ou d'antécédents.

Étant jeune fille, j'ai préparé mon esprit à certaines qualités que je considérais comme indispensables à la formation de tout engagement.

En premier lieu, j'avais décidé que ses opinions religieuses doivent coïncider avec le mien. Il doit être un chrétien sincère, pas un de nom seulement ou un simple membre d'église, mais vraiment converti à Dieu. Il n'est sans doute pas exagéré de dire que, autant que les gens ostensiblement religieux sont concernés, trois quarts de la misère matrimoniale endurée est portée sur eux par la négligence de ce principe. Ceux qui ont, au moins dans une certaine mesure, l'amour de Dieu et essaient de le servir, forment des alliances avec ceux qui n'ont aucun respect pour ses lois, et qui pratiquement, sinon ouvertement, vivent comme si Il n'avait aucune existence. Le mariage est une institution divine, et afin d'assurer en tout cas le bonheur le plus fort et le plus durable, les personnes qui y entrent doivent d'abord être dans le plan divin. Car si un homme n'est pas en mesure de retenir et de régir sa propre nature, comment peut-il raisonnablement s'attendre à contrôler la nature d'un autre ? Si son être n'est pas en harmonie avec lui-même, comment peut-il être en harmonie avec celui de quelqu'un d'autre ? Des milliers de chrétiens, femmes surtout, ont prouvé par l'expérience amère que ni l'argent ni le poste, ni toute autre avantage mondain, n'est un recours pour éviter le châtiment qui invariablement assiste à la désobéissance du commandement, « Ne vous attelez pas inégalement avec les mécréants ».

Le deuxième point essentiel dont j'ai décidé, c'était qu'il devrait être un homme de sens. Je savais que je ne pourrais jamais respecter un 'fou' [insensé] ou un bien plus faible mentalement que moi-même. Beaucoup imaginent que parce qu'un homme est converti, c'est tout ce qui est nécessaire. Il s'agit d'une grave erreur. Il devrait y avoir une similitude ou proximité [sympathie] de caractère aussi bien que de grâce. Comme l'a dit un vieil homme cher, « quand tu choisis un compagnon pour la vie, choisis un avec qui tu pourrais vivre sans la grâce, de crainte qu'il la perde ».

Le troisième point essentiel consistait en unité de vues et de goûts, toute idée de souveraineté ou de propriété se perdant dans l'amour. Il n'y a aucun doute que Jésus Christ avait pour but, en faisant de l'amour la loi du mariage, de rétablir la femme dans la position que Dieu l'a destiné à occuper ; comme aussi de détruire la malédiction de la chute, que l'homme par sa simple supériorité de force physique et sa position avantageuse avait agrandie, voire dans une large mesure fabriqué. Bien sûr il doit y avoir don [consentement, abandon, capitulation, concession (to yield : céder)] mutuel partout où il y a vrai amour, parce que c'est un plaisir et une joie de faire céder notre propre volonté pour ceux envers qui nous avons une véritable affection, chaque fois que cela peut être fait avec une conscience approbatrice. C'est tout aussi vrai en ce qui concerne l'homme que pour la femme, et si nous ne l'avons jamais prouvé individuellement au cours de notre vie conjugale, la plupart d'entre nous ont eu des preuves abondantes de cela en tout cas pendant la période de notre fréquentation.

Pour la même raison, aucune des parties ne devrait tenter de forcer une alliance là où il existe une répugnance physique. L'instinct naturel à cet égard est habituellement trop fort pour la raison et s'affirme après dans la vie de manière à rendre les deux misérables au plus haut point, même si d'autre part, rien ne peut être encore plus absurde qu'une union fondée sur les attractions de nature seulement physique ou sur les talents intellectuels les plus voyants et superficiels qui habituellement frappent premièrement l'œil d'un étranger.

Une autre résolution que j'ai faite est que je n'épouserais jamais un homme qui ne soit pas un total abstinent et ce depuis sa conviction de péché et non simplement pour me satisfaire.

Il y a aussi certaines règles que j'ai formulées pour ma vie conjugale avant d'avoir été mariée ou même fiancée. Je les ai réalisées depuis le jour de mon mariage et l'expérience de toutes ces années a abondamment démontré leur valeur.

Le premier était, ne jamais avoir de secrets envers mon mari dans tout ce qui a affecté nos relations mutuelles ou les intérêts de la famille. La confiance d'autrui en matière spirituelle, je ne l'ai pas considérée comme relevant de cette catégorie, mais comme étant les secrets des autres et donc pas ma propriété.

La deuxième règle était, ne pas avoir deux porte-monnaie, cela évitant même la tentation d'avoir des secrets en matière domestique

Mon troisième principe c'est que, dans le domaine où il y aurait une divergence d'opinions, je montrerais à mon mari mon point de vue et les motifs sur lesquels elles reposent et essayerai de convaincre en faveur de ma manière de regarder le sujet. Généralement, cela a entraîné de sa part sa conversion à mon point de vue ou de la mienne ma conversion à la sienne, les deux choses ayant pour résultat d'assurer l'unité de pensée et d'action.

Ma quatrième règle était, en cas de divergence d'opinions, de ne jamais argumenter en présence des enfants. Je pensais que c'était mieux de me soumettre sur le moment à ce que je pouvais considérer comme un jugement erroné plutôt que d'avoir une controverse devant eux. Mais bien sûr, quand l'occasion s'est présentée, j'ai saisi la première opportunité pour faire valoir la question. Mon expérience ultérieure m'a abondamment prouvé la sagesse de cette solution.

 

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